Login

Conjoncture Les producteurs de volailles du Gers prévoient un recul des ventes à Noël

TOULOUSE, 18 déc (AFP) - Les producteurs de volailles fermières du Gers abordent les fêtes de Noël avec une grande prudence cette année.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Avigers, leur interprofession, prévoit un recul de 10% de ses ventes de volailles festives, dindes, chapons et poulardes, avec 360.000 unités contre 400.000 l'an dernier, a indiqué à l'AFP son président, Pierre Buffo.

Cette évolution est dans la ligne du choc subi en 2002 par l'ensemble des volailles du Gers, une production haut de gamme entièrement marquée "Label rouge", qui a particulièrement souffert de la crise de surproduction avicole. La production est d'environ 6,5 millions d'unité contre 7,5 millions en 2001 (-12%) avec un chiffre d'affaires des 510 producteurs du département baissant parallèlement de 36,6 à environ 33 millions d'euros.

"Nous souffrons d'un retour des consommateurs vers la viande de boeuf après la crise de la vache folle, d'une conjoncture économique générale défavorable aux produits haut de gamme, au moment où la concurrence des poulets de base asiatiques ou brésiliens pèse sur les prix des poulets standards", explique M. Buffo.

"La volaille est un très bon indicateur économique: les gens ont un budget nourriture bien déterminé, une dinde fermière à 7 ou 8 euros le kilo, face à une dinde standard à 3 euros le kilo, un poulet fermier de 81 jours à 6 euros/kilo, face à un poulet de base de 38 jours à 3 euros/kilo peuvent les faire reculer en période de difficulté", remarque-t-il.

"C'est la première année où nous reculons, après des années de croissance de 3 à 4%, et tous les producteurs labellisés, de Loué (environ 30 millions d'unités) ou des Landes (15 millions) sont inquiets aussi", selon le responsable gersois.

Le président d'Avigers écarte cependant l'hypothèse d'une crise de surproduction structurelle comme celle des poulets standards, qui a poussé le gouvernement à lancer un programme d'incitation à la fermeture de 400.000 m2 de poulaillers (2% de la production nationale).

L'interprofession maintient son programme d'une vingtaine de nouveaux bâtiments d'élevage en 2003 (600 actuellement), et, sur la base des marchés en discussion avec la grande distribution, "Avigers table sur un redressement de 5 à 8% des ventes pour mars-avril 2003, l'horizon actuel des producteurs", explique M. Buffo.

Pour les fêtes, "la mise en place commence tout juste sur les linéaires des distributeurs, cela devrait bien se passer pour la dinde et on est un peu excédentaire en chapon, quant aux foies gras nous sommes sur une base équivalente à 2001, de 300.000 palmipèdes", a précisé M. Buffo.

L'interprofession "croise les doigts" car tout va se jouer en une semaine. Mais le président d'Avigers se veut finalement optimiste: "chaque fois que l'année est difficile ou tendue, Noël est exceptionnel, les gens se lâchent, on oublie tout".


A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement